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Mes Divagations en Mots
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Battons-nous, peu importe la fin.

Battons-nous, peu importe la fin.

Mon empathie m’a perdue.

Quand je pensais que l’empathie était une vertu, qui permettait d’accéder à des niveaux de conscience, et d’humanité extraordinaires ;

Quand je pensais que l’empathie avait pour effet de changer les choses ;

Quand je pensais que l’empathie pouvait réparer l'irréparable ;

Quand je pensais que l’empathie pouvait sauver le rescapé, ET le sauveur, par la même occasion.

 

Je me rappelle du temps où je pensais que l’empathie était contagieuse et salvatrice.

 

Hommage à toi, Ô belle et innocente empathie.

 

Je ne me doutais que, dans tes méandres, je trouvasse d’autres méandres, encore plus exigus.

 

Te suivre fût l’épreuve la plus difficile de ma vie, car te trouvant naturellement dans mon esprit, il me semblât à un moment que tu étais la solution à mes propres fluctuations.

 

Il s’en est conclu qu’il n’y avait nul point à s’enticher d’une pensée, d’un sentiment aussi absurde et aléatoire que l’empathie.

Même en mathématiques, l’empathie n’existe guère ; car elle implique des variables sur lesquelles personne n’a de contrôle, maîtrise, ni même de connaissance.

 

Il se trouve que cette fameuse empathie, adoubée d’une réflexion –que je ne qualifierais ni d’intelligente ni d'illuminée-– disons aigüe, voire précise, arrive à créer un monstre.

Ou un damné.

Un éternel incompris.

Et, Ô combien d’âmes empathiques furent damnées à cause de leur empathie.

 

Car si l’individualisme égoïste existe, ce n’est que parce que l’empathie a prouvé sa limite.

 

Il faut souffrir réellement pour être bon.

Il faut souffrir réellement pour créer.

Il faut souffrir. Et fuir la souffrance ne nous rend que plus faibles.

S’il existe une aussi grande valeur, un aussi grand piédestal à la douleur, qu’il eut fallu en générer le concept de « martyr », c’est dire l’importance de la douleur.

Il faut la vivre, l’étreindre, la caresser, et puis la laisser faire son travail, qu’elle sait si bien faire.

Parce que la douleur, avec la joie, l’amour, la haine, et l'ivresse, sont parmi les rares émotions presque aussi réelles que la chair.

Et je corrige, il n'est pas question de souffrance passagère, physique ou émotionnelle, de la souffrance ponctuelle ou provoquée, mais réellement de douleur.

Puissante, omnisciente, et un peu bienveillante.

 

L'être humain a tellement d'émotions, de sensations, de sentiments à explorer. De pensées, de réflexions, de raisonnements à découvrir.

C'est tout là, et pet-être même le seul, intérêt la vie.

Battons-nous, peu importe la fin.