Apologie du MEME

13 Octobre 2018

Avant, pour écrire une chronique satirique, il fallait prendre les faits et essayer de les tourner en dérision, trouver l'ironie de la chose.
Maintenant, les faits sont devenues tellement ridicules, qu'une chronique satirique n'est qu'un modeste rapport objectif des choses.

C'est fou ! le ridicule ne tue pas, mais quand même !
Le ridicule prend des proportions, depuis un bon moment, que ce n'en est même plus marrant. Tu es constamment en attente du prochain fait divers surréaliste.
Et je crois, que l'explosion du "meme" vient de là, de "même" (ha!) que le nihilisme ambiant.

Cette pensée, qui fut longtemps considérée comme irréaliste et difficile à cerner, devint, en l'espace de quelques mois, LA révélation pour des millions de personnes, de cultures et environnements différents; une réponse au "semblant" de mal-être ambiant.

Je m'égare.

Non sérieusement, ce ridicule surréaliste qui caractérise notre contexte actuel, -d'ailleurs bien représenté par le fameux (enfin, je crois), "too soon ?" (trop tôt pour en rire ? largement utilisé dans la culture troll)- fait qu'on arrive maintenant à rire du 11 Septembre, de la Shoah, du Bataclan, des viols en groupe ou de l'existence des francs-maçons.

C'est comme si un grand pan de la société mondiale s'était soudain rendue compte de l'absurdité de Tout.
Ou alors c'est juste que la communication mondiale (merci Mark!) a fini par rassembler les âmes sarcastiques.

Je ne sais guère, mais, -quand avant il était magnifique de rencontrer quelqu'un avec des idées nouvelles, encourageant ton esprit critique- aujourd'hui il est devenu transcendant de rencontrer quelqu'un partageant tes idées bordeline, un certain penchant pour la mort, un chouia de nihilisme et beaucoup de détachement cynique.

C'est étrange quand même.